
Papier mâché
Le papier mâché est une matière exploitée depuis longtemps et les réalisations du XIXème et XXème siècle (meubles, décors, têtes de poupées…) sont très recherchées par les collectionneurs. Aujourd’hui, les créateurs qui travaillent avec des matières de récupération en papier ou en carton sont de plus en plus nombreux et réalisent des choses très différentes les uns et les autres. On s’aperçoit que cette matière peut être exploitée avec une multitude de techniques et de rendus. C’est aussi une matière écologique !
Nous avons tous eu une approche avec le papier mâché à l’école avec les bandes de papier journal encollées pour former masques ou autres formes.
Françoise Jeannin, à partir de cette technique, a recherché toutes les recettes possibles pour recréer de la pulpe de papier à partir de papier de récupération. Après moult essais… Trempage dans des bassines, égouttage, cuisson… toute une cuisine interne pour essayer d’obtenir ce qui correspondait à ses attentes ! Elle s’est intéressée à la technique dite du papier à la cuve, la période la plus intense de cette recherche. C’est-à-dire que l’on fabrique des feuilles de papier plates dans lesquelles on introduit des pétales de fleurs. Mais pour Françoise Jeannin, sortir des feuilles plates était sans intérêt et souhaitait au contraire quelque chose qui ondule, qui bouge… Cela lui a demandé une année pour trouver une solution ! Nous n’allons donc pas révéler tous ses secrets mais elle fabrique elle-même sa pâte à papier. Elle la réalise avec un mélange de cellulose et de carton, le tout broyé et cuit, et ajoute un peu d’acétate (colle pure à bois).
Elle a ainsi pu se libérer de la technique pour démarrer par de petites sculptures puis au fur et à mesure des choses de plus en plus grandes à suspendre aux murs.
Mais c’est surtout la peinture (les couleurs et patines sont en acryliques) apportée à ces pièces qui leur donnent un côté extraordinaire ! Au premier regard, nous avons la sensation d’une pièce très lourde… Françoise Jeannin donne l’idée du métal oxydé, de bronze, de cuivre… Mais quand on soulève une pièce, croyant qu’elle pèse une tonne, c’est la surprise ! Pas plus de quelques kilos. Et pourtant, une fois sec, les fibres de cellulose se resserrent et le papier est semblable à du bois. Le papier n’est donc pas fragile ! Les sculptures peuvent tomber au sol, elles ne se briseront pas.