
Sérigraphie / Risographie
L’Atelier Lugus utilise la technique de la sérigraphie ou de la risographie pour la réalisation des ses œuvres design. Mais en fait, qu’est ce que c’est ?
Tour d’horizon pour bien comprendre ce savoir-faire.
Histoire
La Sérigraphie est une technique d’impression millénaire. Elle consiste à imprimer un motif sur un support à l’aide d’un écran de toile tendue (autrefois en soie). Le mot « sérigraphie » provient du latin « sericum », la soie et du grec « graphein », l’écriture ou le dessin. La sérigraphie fut créée par les Chinois durant la dynastie Song.
Une image négative est d’abord retransmise sur la toile tendue par un cadre. Les trous à ne pas imprimer sont obstrués : ce que nous appelons de nos jours l’enduction. Tandis que les mailles dans les zones à transcrire sur les supports sont laissées libres.
L’encre est ensuite passée au travers des mailles de la toile, imprimant ainsi l’image à reproduire sur divers supports. A l’époque, l’enduction était réalisée grâce à de la pâte de riz.
Par la suite les japonais ont repris ce procédé. L’encre est alors passée à travers les mailles de la toile grâce à des brosses dures.
Il faut attendre la fin du XVIII siècle pour que la technique sérigraphique arrive en Europe. Les artisans appliquent cette méthode pour imprimer des papiers peints haut de gamme.
Les publicitaires et les reproducteurs d’art s’emparent alors de la sérigraphie et lui donnent ses lettres de noblesses.
Enfin, les années 30 et 60 finissent d’asseoir son usage. Les artistes du Pop Art en fond un medium de diffusion d’art contemporain.
Méthode :
Cette technique d’imprimerie utilise des pochoirs interposés entre l’encre et le support. L’écran de sérigraphie à plat fait office de « pochoir » entre l’encre et le support à imprimer : l’encre passe là où la maille est non obturée. Les supports utilisés peuvent être variés : papier, carton, textile, métal, verre, bois, etc.
Le dessin
Il suffit tout d’abord d’exprimer son talent sur une feuilles de papier.
Ensuite, on calque les contours de la forme sur l’écran à l’aide de feutre effaçables.
Puis, on remplit l’écran de peinture tout autour du dessin.
Les dessins sont scannés, agencés ensemble sur ordinateur et imprimés sur un filtre transparent. On imprime le motif sur un film transparent en noir opaque, c’est ce qu’on appelle le Typon.
L’écran de sérigraphie est enduit d’une émulsion qui durcit à la lumière (naturelle ou reproduite). L’émulsion durcie forme une pâte (toutes les mailles de la toile sont bouchées). Cette pâte fait office de pochoir, au moment de l’application de l’encre.
Le cadre
On applique une émulsion sur les deux faces de l’écran, puis on le laisse sécher pendant quelques heures à l’abri de la lumière.
Une fois l’écran et le typon prêts, on procède à l’insolation. Le typon est plaqué sur la toile, puis le tout est exposé face à une lampe UV. C’est-à-dire qu’une fois le filtre imprimé, on le dispose sur une table transparente que l’on recouvre du cadre et d’un cache noir. Puis on l’expose à la lumière.
18 minutes plus tard… En passant le cadre sous l’eau, les silhouettes vont se révéler sur celui-ci. L’émulsion aux niveaux des mailles non exposées aux UV grâce au film interposé se dissout avec l’eau, laissant ainsi ces mailles non-obturées.
L’impression
Avec une couche de peinture à l’arrière de l’écran, on peut maintenant reproduire notre dessin autant de fois que l’on veut sur différents supports. L’écran est ensuite placé sur le carrousel. On dispose de l’encre dans le cadre de sérigraphie, et à l’aide d’une racle, on répartie l’encre qui va s’infiltrer à travers les mailles de l’écran.
Cette opération doit être répétée autant de fois qu’il y a de couleurs (un écran par couleur).
Entre chaque passage, un séchage est effectué.
Quels sont les avantages de la sérigraphie ?
- Une technique d’impression simple et économique qui nécessite peu d’outils
- Une palette de possibilités très riche (motifs dégradés, multi-couleurs)
- Une tenue irréprochable sur le long terme
- Un rendu de qualité professionnelle
- Des couleurs intenses et une bonne opacité
- Une grande précision du trait
- Une grande résistance des couleurs à la lumière
Risographie
Un risographe, c’est un type de duplicopieur : une machine reposant sur la technique de reproduction par pochoir, permettant des impressions au rendu très graphique, en grandes quantités. La forme du risographe actuel émerge dans les années 80, mais le principe remonte au miméographe. Son nom vient de Riso Kagaku Corporation, firme japonaise du nom de son inventeur
La risographie est proche d’une sérigraphie mécanisée.
Une image, envoyée par ordinateur ou via le scanner intégré à chaque risographe, est reproduite en trame sur un écran (appelé master), qui est enroulé autour d’un tambour chargé d’encre.
Le papier traverse ensuite la machine pendant que le tambour tourne à haute vitesse pour transférer l’encre sur le support.
C’est tout !
Le principe est simple, mécanique, et permet de faire d’un risographe bien maîtrisé un outil créatif incomparable, en jouant avec la texture du papier et celle des encres.
Vous n’aurez pas 2 tirages identiques. Lors d’impressions à plusieurs couleurs, comme le papier doit refaire une passe en machine pour chaque couleur, les défauts d’alignement sont inévitables, ce qui donne tout son charme à la riso, et rend chaque tirage vraiment unique.
La palette de couleurs Riso n’est pas standardisée, et comporte des coloris uniques, vifs, flous, métallisés, qui ne sont pas reproductibles par les solutions d’imprimerie classique.